Dans le monde du télétravail et de la surconnexion, la communication par l’écrit a une place prépondérante. Un Français sur dix, selon la récente enquête de l’Insee, n’a pas les compétences de base à l’écrit comme en calcul. Comment concilier travail et ce handicap invisible que l’on préfère taire ? Une grande majorité d’actifs souffrent d’illettrisme ou d’innumérisme, mais leur parcours professionnel ne souffre-t-il pas de ces maux silencieux ?
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L’Insee livre le panorama 2025 des compétences écrites et mathématiques des Français
Publiée le 28 octobre 2025, l’enquête Insee « Les difficultés à l’écrit ou en calcul pénalisent l’insertion professionnelle, surtout celle des femmes et des peu ou pas diplômés » affirme qu’en 2022 (année d’exécution du sondage) 10 % des personnes âgées de 18 à 64 ans éprouvent des difficultés à l’écrit et 12 % en calcul, 6 % d’entre eux cumulent illettrisme et innumérisme. Toutefois, bien que le taux d’emploi des personnes en situation d’illettrisme ou d‘innumérisme soit clairement plus faible que pour le reste de la population (61 % contre 85 % des 18-64 ans sans difficulté), la grande majorité des personnes souffrant de ces difficultés arrivent à les surmonter pour travailler.
Cependant, pour ces actifs, le cadre professionnel leur impose encore régulièrement de cacher leurs difficultés écrites ou mathématiques par des stratégies de contournement ou d’évitement qui les fragilisent fortement face aux risques psychosociaux. Aline Le Guluche, ancienne ouvrière en situation révolue d’illettrisme désormais ambassadrice d’ »Écrire votre avenir » de Lancôme, témoigne : « Chaque jour, j’employais des stratégies pour pouvoir travailler. J’apprenais les listings à la maison. J’ai caché tout ça pendant des années. C’était un stress permanent. C’est un handicap invisible, une prison intellectuelle. » DNA, 18 septembre 2022.
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