Travailler plus longtemps devient la norme : comment tenir ?

Les employeurs ont un rôle clé à jouer sur la prévention de l’usure professionnelle de leurs collaborateurs, un facteur important dans une période où, en France comme chez ses voisins, la question se pose d’augmenter le nombre d’années travaillées pour maintenir le système de retraite. Pourtant, la moitié* des salariés jugent les employeurs pas assez mobilisés dans l’amélioration des conditions de travail.

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Travailler plus longtemps pour maintenir le financement des retraites ? Les débats que connaît la France depuis le début de l’année illustrent la difficulté à trouver un chemin qui convienne à tous. En pratique pourtant, exercer un activité avec la même implication et la même productivité peut devenir plus compliqué l’âge avançant.

Si les métiers s’accompagnent d’une pénibilité physique ou d’une exposition à des produits toxiques sont d’évidence des activités qu’on imagine mal pouvoir exercer sereinement jusqu’à la retraite, ces dernières années ont vu une multiplication de l’usure professionnelle pour des motifs psychologiques : 6 salariés sur 10 pensent que leur état psychologique ne leur permettra pas de travailler jusqu’à la retraite et la quasi totalité des personnes interrogées estiment qu’on devrait améliorer les conditions du travail pour le rendre plus soutenable.

Prévenir l’usure professionnelle passe nécessairement par la prévention des risques professionnels et l’amélioration des conditions de travail.

L’entreprise peut (doit ?) constater que les postes de travail exposent les salariés à des risques et à une altération de la santé. Ce n’est qu’avec cette prise de conscience que des actions de prévention pourront être imaginées et mises en œuvres pour préserver la sécurité et la santé des personnes. Au-delà des considérations de performance de l’entreprise (elles sont nombreuses et forment un vrai argumentaire en faveur de la prévention), il est nécessaire que la protection de la personne soit posée en objectif.

Mettre en œuvre une démarche d’évaluation et de prévention

L’employeur doit évaluer les risques aux postes de travail et initier la rédaction du Document Unique. Ce document réglementaire sera la base du plan d’action de prévention en donnant une vue précise des expositions.

Pour réussir cela, il peut solliciter auprès de son service de prévention et de santé au travail un accompagnement, tant dans l’analyse des risques que dans la construction ou la programmation d’actions de prévention et de sensibilisation de ses collaborateurs.

Assurer le suivi de la santé des salariés

La santé des personnes est la préoccupation première des médecins du travail et des professionnels de santé au travail. Depuis 1946, le système prévoit différentes visites médicales qui permettent de suivre l’évolution de la santé des salariés pendant leur vie professionnelle, visites à l’embauche, visites périodiques, visites de pré-reprise et de reprise.

À tout moment également, une visite auprès du médecin du travail peut être demandée par le salarié (confidentielle si besoin) et l’employeur.

Accompagner les carrières

Le dispositif a été renforcé en 2022 avec l’apparition de deux visites importantes, dites de mi-carrière et de post-exposition (donc aussi en fin de carrière). Elles permettent, autour de 45 ans pour la première, un temps d’échange personnalisé avec un professionnel de santé sur l’état de santé de la personne afin d’envisager toute mesure qui permette la poursuite de la carrière professionnelle en bonne santé.

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* Selon le sondage Ifop – Observatoire de l’absentéisme au travail – 2e Vague.

Les services de prévention et de santé au travail de la région déploient une offre de services complète pour accompagner les entreprises et leurs salariés dans la prévention des risques professionnels et de la santé.