Travailler-bouger ou comment lutter contre la sédentarité au travail

Réunions, visioconférence, travail sur écran ou télétravail, nous passons des journées de travail entières assis. Au-delà de 7 heures consécutives d’une activité éveillée statique, nous voilà désormais travailleurs sédentaires avec tous les risques pour notre santé que cela comporte. La revue de littérature publiée en juillet 2023 par Santé publique France1 a comparé pour nous 28 études élaborées de 2012 à 2022 afin de solutionner la question des postures sédentaires au travail. À l’instar du slogan « Manger-bouger », et maintenant si nous adoptions aussi un « Travailler-bouger » ?

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Pourquoi la sédentarité au travail est-elle devenue une priorité de santé publique ?

Selon l’Eurobaromètre spécial 20222, 44 % des interrogés européens passent entre 2 heures 31 minutes et 5 heures 30 minutes assis par jour et 28 % sont assis jusqu’à 8 heures 30 minutes par jour. Ce qui signifie donc que les postures sédentaires se cumulent entre le travail, les déplacements et les temps de loisirs.

Les grands risques de notre sédentarité se résumeraient ainsi, selon l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (ONAPS)3, pour 7 heures ou plus de postures sédentaires :

  • 2,5 fois plus de risques de maladies cardiovasculaires,
  • 2 fois plus de risques de développer un diabète de type 2,
  • 24 % de risques supplémentaires de développer un cancer du côlon, 32 % un cancer de l’endomètre, et 21 % pour un cancer du poumon,
  • Troubles musculosquelettiques (lombalgies),
  • Effets néfastes sur la santé mentale (anxiété, dépression).

L’activité physique, moyen efficace contre les postures sédentaires au travail ?

Contrairement à ce que nous croyons bien souvent, l’inactivité physique et la sédentarité sont deux maux différents. La sédentarité est marquée par une position statique (assise ou couchée) et l’absence quasi totale de dépenses énergétiques alors que l’inactivité physique se définit, selon l’HAS, par une quantité insuffisante de mouvements corporels entraînant une dépense énergétique supérieure à celle du métabolisme de repos. 

De façon étonnante, la revue de littérature de Santé publique France révèle que les activités où la lutte contre la sédentarité se couplait à une activité physique seraient moins efficaces que les changements de conditions de travail où seule la sédentarité était remise en cause. Ainsi les travailleurs ayant une activité sportive suffisante restent tout de même des travailleurs sédentaires, même si les effets néfastes sur la santé de la sédentarité semblent s’atténuer en fonction de l’intensité de leur activité sportive.

Le sport est donc une des solutions envisageables, mais ne peut pas être l’unique solution à la sédentarité au travail.  

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