Souffrance psychique liée au travail : les femmes sont les plus affectées

Une étude menée par Santé publique France révèle que la prévalence de la souffrance psychique liée au travail était deux fois plus élevée en 2019 qu’en 2007. Chaque année, les femmes étaient deux à trois fois plus touchées que les hommes.

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La santé mentale des travailleurs s’est très fortement dégradée en une dizaine d’années. À trois jours de la Journée internationale des droits des femmes, Santé publique France révèle que les femmes sont deux à trois fois plus concernées par la souffrance psychique liée au travail, que les hommes. Chez les femmes, la prévalence de la souffrance psychique liée au travail, troubles mentaux causés ou aggravés, par le travail et ses conditions d’exécution, a augmenté de 2,4 % en 2007 à 6,2 % en 2018, avant de diminuer légèrement à 5,9 % en 2019. Pour les hommes, cette prévalence a progressé jusqu’en 2015, baissé légèrement en 2016, puis est remontée à 2,6 % les deux années suivantes, selon les données fournies par les chercheurs.

Cette augmentation s’explique par la détérioration des conditions de travail, mais aussi par une prise de conscience et une meilleure connaissance des problèmes de santé mentale. Ceci a provoqué une meilleure sensibilisation des médecins au diagnostic de la souffrance psychique liée au travail et davantage de verbalisation de la part des travailleurs.

Entre 2013 et 2019, on compte 281 379 salariés qui ont été examinés par les médecins participant à cette étude. Parmi les affectations psychiques et psychologiques signalées auprès des médecins du travail, on retrouve les troubles anxieux et dépressifs mixtes, suivis des troubles dépressifs. Chez les femmes, ce risque apparaît plus important dans les secteurs du transport et de l’entreposage, de la construction et de l’industrie. Chez les hommes, dans l’agriculture, des activités de services, l’hébergement et la restauration.

Un enjeu de santé publique important

L’étude souligne que la souffrance psychique liée au travail représente un enjeu majeur de santé publique en raison de ses graves répercussions sur la qualité des salariés concernés. Mais aussi, par son impact économique pour la société. Santé publique France souligne que des politiques visant à atténuer les inégalités entre les sexes, dans les secteurs les plus à risque pourraient contribuer à une répartition plus équitable des expositions professionnelles et aurait possiblement un impact positif sur la santé mentale des travailleurs.

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