Le burn-out en France : une épidémie au travail ?

Le burn-out est devenu un sujet de préoccupation majeure en France, touchant potentiellement des centaines de milliers de personnes. La médiatisation croissante du burn-out contribue à une prise de conscience collective. Pourquoi les Français sont-ils de plus en plus en situation d’épuisement professionnel ?

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Le burn-out : un phénomène difficile à quantifier et à reconnaître

N’étant pas reconnu comme maladie professionnelle, le burn-out est difficilement quantifiable. Selon différentes études, on compte entre 300 000 et 500 000 le nombre de français concernés par une situation de burn-out. D’après le baromètre* du cabinet Empreinte humaine, plutôt 2,5 millions de personnes seraient en situation de burn-out. S’agissant de l’institut de veille sanitaire*, 480 000 salariés français seraient en souffrance psychique au travail, dont 7 % en burn-out. À ce jour, il n’existe pas de diagnostic « officiel » sur ce phénomène.

Thierry Rousseau, sociologue à l’Anact, souligne la difficulté de quantifier le burn-out, qui est à la fois un enjeu financier et de reconnaissance. Il explique que dans les années 2000, le burn-out n’était pas largement reconnu. La mobilisation des médecins du travail, de l’Anact, l’INRS, et des interventions en entreprise, ainsi que des suicides, ont mis en lumière que le travail pouvait être source de souffrance et mener à des conséquences graves. Ce phénomène sensible peut également impliquer la responsabilité pénale pour les employeurs. Politiquement, le burn-out fait l’objet de débats entre employeurs, syndicats, salariés et associations de victimes.

Comment le burn-out est-il devenu un sujet de préoccupation majeure en France ?

Est-ce que nous assistons réellement à une « épidémie de burn-out » ? Est-ce que le phénomène est en augmentation, ou est-il devenu plus visible grâce à sa médiatisation et à une prise de conscience collective ? En tant que rédacteur en chef de la Revue des conditions de travail, Thierry Rousseau nous explique également qu’il s’agit des deux. Selon lui, cette situation est similaire à celle vécue aux troubles musculo-squelettiques (TMS) : « à partir du moment où l’on a commencé à en parler, à mettre un nom dessus, certains ont commencé à parler d’une « épidémie de TMS«  ».

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