CBD et travail : ce qu’il faut savoir

Selon Santé publique France, 10 % des Français en 2022 ont consommé des produits à base de CBD. Relativement récent sur le marché, le CBD (ou cannabidiol) questionne. Certes, le CBD a des effets relaxants indéniables, mais sa vente sous de multiples formes (à inhaler, à vaper, à boire, etc.) et dans tous types de commerces, laisse perplexe les spécialistes de la santé, notamment en ce qui concerne la santé au travail.

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Le CBD ou cannabidiol, qu’est-ce que c’est exactement ?

La plante Cannabis Sativa, plus communément appelée le chanvre, produit plusieurs cannabinoïdes dont les plus connus sont le tétrahydrocannabinol (THC) et le CBD qui, contrairement au cannabis, n’est pas soumis à la réglementation des psychotropes ou des stupéfiants.

Le CBD est naturellement présent dans les feuilles et les fleurs du chanvre, toutefois avant d’être utilisé, il sera purifié afin d’être débarrassé des autres substances actives du chanvre tel que le THC.

Les effets des produits à base de CBD non médical

Le CBD, contrairement au cannabis, n’est donc ni un stupéfiant ni un psychotrope. Cependant, son action au niveau du cerveau via les récepteurs cérébraux en fait un produit psychoactif à part entière (somnolence, sédation, effet anticonvulsivant).

Une étude de 2021, mise en valeur par la publication de mars 2023 du Docteur Philippe HACHE1, rapporte que les consommateurs de cannabidiol non médical sont presque un tiers à consommer du CBD pour ses effets relaxants, un tiers cherche à diminuer les symptômes d’une maladie et enfin le dernier tiers d’interrogés le consomme pour limiter sa consommation de tabac ou d’autres substances psychoactives. 

La consommation de CBD peut-elle nuire à la santé au travail ?

Comme toutes les substances psychoactives, le CBD peut présenter des effets indésirables tels que des troubles digestifs, une toxicité hépatique, un effet de somnolence ou une fatigue inhabituelle.  Ainsi le Docteur HACHE de l’INRS mais aussi l’Académie nationale de médecine2, rappellent qu’il est indispensable de ne pas dépasser le seuil de 50 mg/jour de CBD en usage non médical. La difficulté du respect de ce seuil réside aujourd’hui en l’étiquetage parfois très fantaisiste des produits au CBD au regard de leurs compositions réelles, comme le révélait une étude de 2022-2023 par la MILDECA3.

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