En comparaison à d’autres pays, un grand nombre de salariés français continuent de subir un stress quotidien, bien qu’une amélioration soit observée. Cependant, leur niveau d’épanouissement au travail demeure faible. Plusieurs éléments expliquent cette situation, comme le révèle le dernier rapport de l’étude « People at work 2025 » menée par ADP Research.
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La France se distingue une fois encore par ses mauvais résultats en matière d’épanouissement au travail. Selon le dernier rapport de l’étude « People at work 2025 » d’ADP Research, publié le 19 juin 2025, l’Hexagone affiche le taux le plus bas de salariés épanouis parmi les pays européens analysés. L’enquête, menée auprès de 38 000 travailleurs dans 34 pays (dont 1 105 en France), révèle qu’à l’échelle mondiale, seuls 20 % des salariés français se disent épanouis en 2025 (contre 19 % en 2024), un chiffre bien inférieur à la moyenne mondiale de 27 %.
Surcharge de travail : un obstacle à l’épanouissement
En France, 18 % des salariés se disent surchargés de travail, un chiffre qui place l’Hexagone parmi les pays européens les plus touchés par ce ressenti, juste derrière la Suède (24 %) et la République tchèque (23 %). À l’opposé, la Pologne enregistre seulement 13 % de travailleurs débordés et affiche un niveau d’épanouissement bien supérieur (32 %). Ces données confirment un lien clair entre surcharge et bien-être : plus le sentiment de débordement est faible, plus les chances d’épanouissement augmentent.
Le stress chronique : un frein persistant malgré une légère baisse
Le stress chronique reste un frein puisque 64 % des salariés français ressentent du stress au moins une fois par semaine et 11 % tous les jours, un taux qui a certes baissé depuis 2024 (19 %), mais reste parmi les plus élevés au monde. À titre de comparaison, la proportion de salariés stressés quotidiennement a chuté de 19 % en 2021 à seulement 7,5 % à l’échelle mondiale cette année.
Mary Hayes, directrice de recherche chez ADP Research, explique : « Il existe un lien étroit entre la fréquence du stress négatif, le sentiment de surcharge et l’épanouissement au travail. Quand le stress diminue, les travailleurs se sentent moins débordés et s’épanouissent davantage. » Pourtant, la perception de la quantité de travail ne suffit pas à expliquer ce malaise.
Le télétravail : entre le sentiment de jugement et de surveillance
En parallèle, concernant le télétravail, 28 % des salariés français disent se sentir jugés lorsqu’ils travaillent à distance, un ressenti qui réduit par plus de trois fois leurs chances d’épanouissement. Plus largement, 31 % des travailleurs en France ont le sentiment d’être constamment observés par leur hiérarchie, un facteur qui nuit également à leur satisfaction au travail.
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