La dégradation des conditions de travail (stress, charge mentale, manque de reconnaissance…) affecte principalement la santé mentale et physique des salariés. Ce qui a pour conséquence, une hausse du taux d’absentéisme des salariés en 2022, notamment chez les jeunes de moins de 35 ans.
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Une nouvelle enquête réalisée par Ifop et Diot-Siaci* montre que le taux d’absentéisme est en hausse chez les salariés français en 2022 pour atteindre 5,64%, contre 4,94% en 2021. Un taux qui rattrape sensiblement celui de 2020 qui était de 5,62%, mesuré au pic de la pandémie de Covid-19. Cette hausse du taux d’absentéisme est liée à l’augmentation du nombre de salariés absents au moins une fois durant l’année.
Le pourcentage de salariés absents atteint alors un niveau historique. De plus, une tendance est observée chez les jeunes ayant moins de 25 ans et les 25-34 ans, ceux-ci se distinguent par des niveaux d’absence plus élevés qu’en 2020. Bien que toutes les catégories d’âge voient leur absentéisme en hausse en 2020 et 2021.
Parmi les secteurs d’activité les plus touchés, celui qui est le plus impacté par le taux d’absentéisme est celui de la santé avec 8,68% de salariés absents en 2022. Un taux qui est suivi par le secteur du transport et de la logistique avec 6,11% des salariés absents. Le métier le plus touché est celui d’aide-soignant pour 13,35% des cas, puis celui des infirmiers avec un taux d’absence de 8,18% en 2022.
Les raisons de santé justifient 84% des absences au travail contre 77% en 2021. Et pour cause, l’étude révèle qu’une grande partie des salariés français exerce un métier susceptible d’avoir un impact négatif sur leur santé mentale (pour 62% des salariés) et/ou sur leur santé physique (pour 52% des cas). Parmi les facteurs affectant leur santé, les salariés citent, pour deux tiers d’entre eux, les situations de stress, la charge de travail (51%) et le manque de reconnaissance (46%).
À travers cette enquête, seulement 32% des salariés estiment que les managers de leur structure sont suffisamment sensibilisés aux risques psychosociaux (RPS). L’intérêt des salariés pour les différentes mesures en matière de santé au travail progresse, ce qui confirme les attentes des salariés pour des actions concrètes des entreprises, pour améliorer leurs conditions de travail.
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* L’Ifop a menée une enquête auprès d’un échantillon représentatif de 3005 salariés (public et privé) dont 1303 salariés ayant été arrêtés au moins 1 jour au cours de l’année 2022. Tandis que les données de l’Observatoire statistique de Diot-Siaci sont basées sur quatre années, de 2019 à 2022, sur un périmètre 660 000 individus.