Un cancer du sein reconnu comme maladie professionnelle

Après avoir travaillé 28 ans dans un hôpital en Moselle, une infirmière a développé un cancer du sein en 2009. Pour la première fois en France et après deux ans de procédure, elle a finalement obtenu la reconnaissance de son cancer du sein comme maladie professionnelle, en lien avec le travail de nuit.

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La justice estime que la soignante Martine, âgée de 62 ans, a développé un cancer du sein en raison de son rythme de travail. En effet, l’aide-soignante a exercé durant 28 ans en horaires de nuit principalement, ce qui représenterait 873 nuits complètes entre 1982 et 2009. Le médecin expert considère dans son dossier qu’il s’agit bien d’un facteur direct du développement de son cancer.

L’exposition au travail de nuit est suspectée d’accroître le risque du cancer du sein chez les femmes*. Plus généralement, les avis d’expert et les études épidémiologiques les plus récentes, associent l’augmentation significative du risque de cancer du sein chez les travailleuses au travail de nuit.

Selon la DARES**, de nombreux salariés sont concernés par les horaires de travail atypiques en France. Cela correspondrait en 2021 à 45% la proportion des salariés concernés au moins une fois par mois par de tels horaires, notamment le samedi. Selon sa définition, le travail de nuit s’exerce entre minuit et 5 heures du matin, cela toucherait 11,3% des salariés.

Cette récente décision pourrait faire jurisprudence et amener à de prochaines reconnaissances de maladie professionnelle.

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* : Le risque de cancer du sein chez les travailleuses de nuit : état des connaissances par l’INRS dossier TC164. Références en Santé au travail n°157, mars 2019.es études et des statistiques.
** : La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) .