Santé et travail : quelle légitimité et quel rôle pour les entreprises ?

Une récente enquête* dévoile qu’une grande majorité des salariés souhaitent que leurs entreprises s’investissent davantage dans l’accompagnement et la prévention de la santé des collaborateurs. Une tendance qui s’accélère depuis la pandémie du Covid-19.

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En entreprise : états des lieux et pratiques

Premier constat de l’étude, les entreprises négligent encore trop la prévention en santé au travail, malgré un renforcement des obligations des employeurs et des services de médecine du travail par la loi santé au travail du 2 août 2021. En pratique, les actions sont davantage tournées vers le bien-être que vers la santé, avec seulement 24% des entreprises possédant un budget dédié à la santé.

La santé est un sujet peu identifé par les entreprises parmi les actions visant à prendre soin de la santé des salariés. Les principaux sujets traités par les entreprises en lien avec la santé, on retrouve les conditions de travail (locaux, matériels, espaces…) et l’organisation au travail (télétravail, horaires). Concernant les actions les plus souvent développés, afin de prendre soin des collaborateurs, on retrouve :

  • l’évaluation des risques psycho-sociaux (55%),
  • l’accompagnement sur la prévention des risques liés aux addictions (40%),
  • L’encouragement à la pratique d’activité sportive (38%).

Quelles mesures mettre en place ?

Parmi les actions attendues pour prendre soin de la santé des collaborateurs, 80% d’entre eux sont favorables à la réalisation des bilans de santé/dépistage pour prévenir les risques de maladies. Un intérêt plus limité pour les décideurs (65%) qui se sentent plus légitimes à proposer d’autres actions telles que proposer des outils de lutte contre le stress (93%), encourager la pratique sportive (80%) ou de suivre le bien-être des collaborateurs à partir d’enquêtes internes (80%).

Au moment de choisir la société dans laquelle les salariés souhaitent travailler, 8 salariés sur 10 sont sensibles à la considération de santé de la part des employés par l’entreprise. En effet, ce critère est énoncé juste après les conditions de travail (91%), la rémunération (91%) ou les missions proposées (89%).

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* Enquête Ipsos-Predilife : réalisée auprès d’un échantillon de 181 décideurs (DG, DRH, membre de CODIR/CODMEX), exerçant dans des sociétés privées d’au moins 100 salariés et 1000 salariés français, âgés de 18 à 65 ans, employés dans une entreprise privée ou semi-publique, avec au moins 50 salariés du 24 au 29 mars 2023.