Pollution liée au trafic routier : les risques sur la santé des professionnels exposés

La pollution atmosphérique est classée cancérogène pour l’Homme depuis 2012 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 2013. Les professionnels travaillant sur ou près des routes, comme les chauffeurs, livreurs, éboueurs, ou agents de maintenance, sont particulièrement exposés à la pollution liée au trafic routier. L’Anses invite les employeurs à mieux prendre en compte ce risque dans leur démarche d’évaluation des risques professionnels et à l’intégrer dans leur plan d’action.

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Des travailleurs vulnérables à la pollution routière

À travers un avis et un rapport d’expertise*, l’Anses a identifié les professions les plus exposées à la pollution du trafic routier, notamment celles où le travail s’effectue sur ou à proximité des voies de circulation, à l’extérieur ou dans l’habitacle d’un véhicule. Trois situations principales d’exposition ont été définies :

  • Travail majoritairement en extérieur : professions comme les éboueurs, balayeurs, ou livreurs de plateformes, qui évoluent directement sur les routes ou à proximité immédiate du trafic.
  • Travail principalement dans un véhicule : chauffeurs de bus, taxis, VTC, poids lourds, ou conducteurs de bennes à ordures ménagères, qui passent la majorité de leur temps dans l’habitacle de leur véhicule, sur les voies de circulation.
  • Travail alternant l’extérieur et dans le véhicule : par exemple, les agents d’exploitation et de maintenance des voiries, comme ceux des directions interdépartementales des routes (DIR).

L’expertise révèle que ces professionnels sont davantage exposés aux polluants liés au trafic routier que la population générale, avec une exposition particulièrement élevée pour ceux travaillant dans les habitacles.

Des risques sanitaires élevés

L’Anses souligne que les travailleurs au bord des routes ou dans l’habitacle de véhicules sont particulièrement vulnérables à trois polluants majeurs : le dioxyde d’azote, les particules fines et le carbone suie. Ces substances sont responsables de la majorité des effets sanitaires observés.

Des actions attendues pour réduire l’exposition des travailleurs

Pour protéger les travailleurs, l’Anses encourage les employeurs à adopter des mesures concrètes visant à diminuer les expositions professionnelles, avec l’appui des services de prévention et de santé au travail. Elle préconise également d’élaborer ou de réviser en priorité les valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) pour le dioxyde d’azote et les particules présentes dans l’air ambiant.

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