L’essor des plateformes numériques a profondément transformé l’organisation du travail, soulevant de nombreuses interrogations sur la santé des travailleurs, notamment les livreurs de repas. Une expertise récente de l’Anses met en évidence des conséquences alarmantes sur la santé des livreurs à deux roues en milieu urbain, soumis à un management algorithmique. Accidents, stress, épuisement, troubles musculosquelettiques : les risques sont nombreux. Face à ce constat, l’Anses recommande d’appliquer aux livreurs les protections prévues par le Code du travail.
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Dans ce secteur en plein essor, des conditions de travail précaires
Depuis les années 2010, les plateformes de livraison de repas ont connu une expansion rapide. Cette croissance a entraîné une augmentation du nombre de travailleurs, le plus souvent sous statut d’indépendant. Toutefois, cette flexibilité apparente cache une réalité difficile : absence de protection sociale, instabilité des revenus et difficulté à faire valoir leurs droits.
Au niveau européen, la Directive (UE) 2024/2831, adoptée le 11 novembre 2024, vise à améliorer les conditions de travail des travailleurs de plateformes. L’Anses s’est penchée sur la situation des livreurs de repas et a mis en évidence de nombreux risques pour leur santé physique et mentale.
Quand le management algorithmique devient un facteur de risques
L’une des spécificités du travail sur plateforme est le recours au management algorithmique. Ce système, basé sur l’intelligence artificielle, attribue les courses de manière automatisée, sans interaction humaine. Il définit les règles de rémunération, évalue la performance des livreurs et applique des sanctions en cas de non-respect des consignes. Cette absence de dialogue et de prise en compte des conditions réelles de travail contribue à une pression constante sur les livreurs.
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