Une personne sur six atteinte de maladie chronique est victime de discrimination au travail

Les maladies chroniques demeurent largement méconnues sur le lieu de travail, d’après le baromètre* élaboré par le défenseur des droits, en partenariat avec l’Organisation internationale du travail (OIT).

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Les maladies chroniques : un enjeu majeur de santé au travail

Selon la définition de l’organisation mondiale de la santé, une maladie chronique se caractérise par une affection de longue durée, souvent accompagnée d’une invalidité ou du risque de complications graves, évoluant lentement et qui nécessite une prise en charge sur plusieurs années. La maladie chronique est reconnue comme un handicap en France. Elle englobe diverses pathologies telles que le diabète, les cancers, la dépression chronique, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), l’endométriose ou encore les maladies cardio-vasculaires.

Aujourd’hui, les maladies chroniques constituent un enjeu majeur de santé au travail. En 2019, la part de la population active atteinte d’une maladie chronique est estimée à 15 % et devrait atteindre 25 % dès 2025**. Pourtant, les maladies chroniques au travail restent largement méconnues sur le lieu de travail, estime le baromètre.

Au travail, une personne sur six atteinte de maladie chronique est victime de discrimination

L’enquête révèle qu’environ une personne sur six atteinte de maladie chronique (13 %) a fait l’expérience de discriminations ou de harcèlements discriminatoires, liés à son état de santé ou à son handicap au travail, comparé à 3 % pour le reste de la population active. Les individus ayant une maladie visible présentent trois fois plus de risques d’être confronté à une discrimination ou un harcèlement discriminatoire. Par ailleurs, 55 % des personnes malades indiquent avoir vécu une situation de harcèlement moral, contre 35 % du reste de la population active.

Les postes de travail ne sont pas aménagés comme ils le devraient, avec 29 % des salariés atteints d’une maladie chronique ne bénéficiant pas d’aménagements, malgré le besoin. D’ailleurs, dans près d’un tiers de ces situations, l’employeur ne suit pas les recommandations émises par le service de prévention et de santé au travail.

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