Les maladies liées au travail : en forte augmentation

Selon une synthèse de Santé publique France*, la fréquence des signalements de maladies à caractère professionnel (MCP) a été multiplié par deux en France, entre 2007 et 2018. Parmis les problèmes de santé le plus souvent identifiés par les médecins du travail, figurent les troubles musculo-squelettiques et la souffrance psychique.

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L’étude révèle qu’un nombre « significatif » de problèmes de santé sont non reconnus par les régimes de sécurité sociale. Après un suivi de l’évolution pendant 12 années consécutives, cela représenterait 5 à 7% des salariés ayant été touchés par des maladies et des symptômes non reconnus en maladies professionnelles, que les médecins du travail considèrent en lien avec le travail.

Près de 75% des troubles musculo-squelettiques (TMS), correspondant au tableau des maladies professionnelles, n’ont pas fait l’objet d’une déclaration. Cette sous-déclaration s’expliquerait principalement par la méconnaissance de la procédure par le salarié, avant la consultation avec le médecin du travail et d’un bilan diagnostique insuffisant.

Le taux de signalement des MCP entre 2007 et 2018 connait une tendance générale à la hausse. En 2007, il correspondait à 4,9% puis en 2018 à 7,1% chez les hommes et de 6,2% à 11,4% pour les femmes. L’observation d’une forte augmentation a été observée entre 2016 et 2018, avec un taux multiplié de 1,4% chez les hommes et 1,5% chez les femmes.

Entre 2012 et 2018, près de la moitié des pathologies signalées était des troubles musculo-squelettiques (TMS) pour les hommes, et près d’un tiers relevaient de souffrance psychique. Chez les femmes, la souffrance psychique est passée de 42% à 52% entre 2012 et 2018, puis les TMS qui représentait à partir de 2013 près de 40% des pathologies signalées. D’autres pathologies sont évoquées par les salariés, notamment les irritations, les allergies et les troubles de l’audition.

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* L’étude est basée sur les résultats de la surveillance des maladies à caractère professionnel de 2012 à 2018, selon les remontées des médecins du travail de 7 régions métropolitaines et de 2 départements d’Outre-mer. 1 375 médecins du travail ont participé à ce programme de surveillance.