Les dirigeants de PME négligent-ils plus leur santé au travail que les salariés ?

Une recherche a été menée sur la santé des dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME). Ces entrepreneurs ne comptent pas leurs heures, de par leur investissement dans la réussite ou dans la survie de leur société. Face au stress quotidien, comment tiennent-ils le coup ? Quels sont les impacts sur leur santé mentale et physiques ?

———

De par la nature de leur métier, les dirigeants de PME sont fortement exposés au risque d’épuisement professionnel, ils sont quotidiennement confrontés à une accentuation des défis dans le cadre de leur mission, en conséquence, une charge mentale de plus en plus lourde à assumer. Le dirigeant occupe une place centrale dans la survie de l’entreprise, c’est la raison pour laquelle la santé de l’entrepreneur est le premier capital immatériel de la PME.

Selon les observations faites par les chercheurs, les entrepreneurs notamment patrimoniaux, n’ont pas un rapport au travail comme tout le monde. En effet, cela s’explique du fait de leur investissement en capital et de longues heures de travail (52 heures* par semaine contre 36 heures pour un salarié en France). Une grande majorité des dirigeants considèrent que leur travail et surtout leur entreprise sont des éléments essentiels de leur existence.

Ce rapport existenciel met en lumière trois conséquences sur le plan de la santé :

  • Le phénomène de subordination :
    L’entreprise exerce un pouvoir d’attraction qui oriente en permanence l’attention et le comportement de l’entrepreneur. La centralité de l’entreprise est telle qu’elle exerce une domination intellectuelle, émotionnelle et morale sur l’entrepreneur.
  • La souffrance :
    Cette conséquence concerne les situations de souffrance qui résulte du lien entre l’entreprise et la vie de l’entrepreneur. L’entrepreneur est amené à prendre des décisions dans le cadre de son travail, et ces évènements peuvent remettre en cause la gestion de l’entrepreneur et donc de sa santé mentale.
  • L’emprise existentielle :
    Cela touche l’interprétation existentielle de la « salutogène ». Le fonctionnement « salutogène » se définit comme la capacité de l’individu de voir les stimuli de l’environnement d’une manière positive et constructive, ce qui peut avoir un effet bénéfique pour la santé.

———

* Source : Eurostat (2019)