La 10e semaine de la santé auditive au travail : du 3 au 8 novembre

À l’occasion de la 10ᵉ semaine de la santé auditive au travail, du 3 au 8 novembre 2025, l’Association Nationale de l’Audition (ANA) alerte : 6 actifs sur 10 se disent gênés par le bruit au travail, soit +10 points depuis 2017. Cette édition anniversaire appelle à repenser la prévention et à reconnaître le bruit comme un risque transversal, au cœur des réalités du travail d’aujourd’hui.

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L’Association Nationale de l’Audition (ANA) lance la 10ᵉ édition de sa campagne nationale de sensibilisation aux effets souvent méconnus du bruit en milieu professionnel. Trop souvent réduit à un simple risque réglementé au-delà de 80 dB(A) ou associé à la seule question du handicap (RQTH), le bruit agit pourtant bien en amont. Dès 55 à 75 dB(A), dans des environnements courants (bureaux, écoles, commerces), il altère la concentration, la communication et la vigilance, augmentant discrètement mais durablement les risques pour la santé. Ce constat souligne les limites d’une prévention uniforme, qui néglige les publics les plus vulnérables.

L’impact du bruit sur la santé

Les impacts du bruit touchent tous les secteurs, y compris ceux non couverts par la réglementation. Aux atteintes auditives (acouphènes, hyperacousie, surdité) s’ajoutent des effets extra-auditifs majeurs (stress, fatigue, troubles du sommeil, perte de vigilance…). Les arrêts maladie se multiplient, tandis que les surdités professionnelles demeurent largement sous-déclarées, avec seulement 1 000 cas recensés par an selon la CNAM.*

Des inégalités persistantes

Les effets du bruit varient selon le genre, la catégorie socioprofessionnelle, le niveau d’étude ou encore la précarité. Bien que tous les secteurs soient concernés, les femmes, les travailleurs précaires et les seniors demeurent les plus exposés, soulignant de fortes inégalités sociales et genrées. Les femmes, plus nombreuses dans les métiers du soin, de l’éducation ou du commerce, voient leur santé au travail se détériorer plus rapidement. Ce constat souligne que le risque sonore reste largement sous-estimé dans les politiques de santé.

Un enjeu clé pour la santé, le handicap et le bien-vieillir

Aujourd’hui, 12 % de la population souffre d’acouphènes ou d’hyperacousie, sans pour autant bénéficier d’une reconnaissance officielle de ce handicap invisible. Les ressources humaines et missions handicap manquent souvent d’outils pour accompagner ces situations et l’arrêt maladie devient la seule issue possible. Par ailleurs, avec le vieillissement de la population active, la presbyacousie progresse sans être suffisamment dépistée. La crainte de discrimination freine encore la mise en place de dispositifs de compensation et d’inclusion.

Prévenir et inclure : vers une nouvelle approche en santé auditive

Les conséquences du bruit sur la santé, souvent invisibles mais considérables, exigent de dépasser une prévention standardisée. Adapter les politiques de santé auditive au travail permet de mieux prendre en compte les vulnérabilités, de limiter les inégalités et de promouvoir une véritable inclusion. En intégrant l’audition dans les stratégies de santé, de handicap et de bien-vieillir, les entreprises peuvent jouer un rôle central dans la transformation des conditions de travail.

Cette 10ᵉ édition de la Semaine de la Santé Auditive au Travail sera l’occasion de briser le plafond de verre des inégalités face au bruit, et de rappeler un principe essentiel de la loi de santé au travail : tout mettre en œuvre pour prévenir la souffrance physique et mentale des salariés.

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