En France, une part significative des seniors ne sont ni en emploi, ni à la retraite. Parmi eux, une majorité exerçait des métiers à risque et pénible physiquement. Une note de France Stratégie* dresse le portrait de ces personnes en fin de carrière.
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Une note publiée par France Stratégie nous dévoile des informations complémentaires sur le profil des personnes âgées entre 50 à 69 ans qui ne passent pas directement de l’emploi à la retraite. Cela concerne chaque année, 30% des départs et plus précisément 171 000 personnes, sur la période de 2003 à 2018.
Quelles sont les motifs de départ ?
Selon les observations de France Stratégie, trois raisons principales motivent ces départs :
- La santé :
Ceux qui déclarent avoir quitté leur emploi pour longue maladie, ou invalidité dès 51 ans. Ainsi que les personnes en emploi, mais en congé de longue maladie dès 56 ans. - Le chômage :
Concerne les personnes âgées de 59 ans et plus. - Les autres types d’inactivité :
Pour les personnes âgées de 56 ans ou plus, ayant renoncé à la recherche d’un emploi. Ou alors, celles qui ne sont pas disponibles.
Il est nécessaire de préciser que toutes ces sorties ne sont pas définitives. Le chômage, à partir de 59 ans, s’accompagne d’un retour à l’emploi dans moins de 15 % des cas, alors que les départs pour autres motifs que le chômage sont définitifs dans plus de 9 cas sur 10.
Quelles sont les secteurs les plus concernés ?
Ce taux de sortie précoce varie de manière importante en fonction de la catégorie socioprofessionnelle et du métier exercé. Parmi les métiers les plus concernés on retrouve : l’hébergement-restauration, le bâtiment, les services aux particuliers et aux collectivités, le service à la personne et les agents d’entretien, et la manutention.
De manière générale, il est plus élevé chez les employés et les ouvriers par rapport aux cadres ou indépendants. Les départs pour maladie et invalidité sont plus fréquents chez les ouvriers de la manutention et de l’industrie, ainsi que chez les employés de services aux particuliers, à la collectivité et de l’hotellerie-restauration. De ce fait, un lien avec les conditions de travail est marqué.
À l’inverse, parmi les métiers les moins concernés par les départs précoces de l’emploi, ce sont les techniciens ou les cadres qui sont davantage concernés. On retrouve notamment : les médecins, les personnels d’études et de recherche, les ingénieurs et cadres techniques de l’industrie, les cadres de la banque ou encore les enseignants.
Le lien avec les conditions de travail
France Stratégie en déduit que l’amélioration des conditions de travail pourrait permettre de diminuer le nombre de ces départs précoces et invite certains secteurs d’activité à cibler des actions de prévention sur les fillières les plus concernés par l’amélioration de la sinistralité.
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* Note intitulée : « Fin de carrière des seniors : quelles spécificités selon les métier ?«