Âge, diplôme, orientation ou genre : plusieurs facteurs influencent la satisfaction professionnelle des jeunes. Loin du cliché d’une jeunesse désengagée, une enquête* réalisée par l’Institut Montaigne dresse le portrait de jeunes attachés au travail mais souvent déçus par un écart persistant entre leurs attentes et la réalité.
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Des jeunes attachés au travail, mais avec des aspirations diverses
Contrairement aux clichés persistants, les jeunes ne se désintéressent pas du travail. Bien au contraire, ils y attachent une grande importance, mais expriment une insatisfaction croissante liée à l’écart entre leurs aspirations professionnelles et la réalité de l’emploi. Cette frustration est particulièrement marquée chez les diplômés des filières générales et universitaires, ainsi que chez les jeunes femmes, souvent surreprésentées dans les métiers des services. L’élévation du niveau de diplôme semble entraîner des attentes plus élevées, non seulement en termes de rémunération, mais aussi de reconnaissance, d’autonomie et d’équilibre de vie. Toutefois, ces attentes ne dépendent pas uniquement du diplôme : la filière de formation et les conditions de travail jouent un rôle tout aussi décisif.
Le stress au travail : un enjeu majeur
Le stress au travail est perçu comme l’un des plus grands défis pour les jeunes actifs. Les tensions émotionnelles – issues des relations avec collègues et supérieurs – ont un impact direct sur leur satisfaction professionnelle. En particulier, ceux travaillant dans le secteur des services, comme la santé et l’enseignement, sont plus exposés à ces pressions, exacerbées par des attentes élevées vis-à-vis de leur emploi.
La rémunération et la qualité de vie au travail : les priorités des jeunes
Malgré les préoccupations croissantes autour du bien-être et de l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle, la rémunération reste une priorité absolue pour les jeunes. La quête d’indépendance financière les pousse à rechercher des salaires suffisants. Cependant, la qualité de vie au travail, en particulier en matière de gestion du stress et de reconnaissance, reste un facteur déterminant pour leur satisfaction, et la réalité des emplois qu’ils occupent ne comble souvent pas leurs attentes.
* Étude publiée mardi 29 avril par l’Institut Montaigne, « Les jeunes et le travail : aspirations et désillusions des 16-30 ans » . Ses auteurs, les chercheurs Yann Algan (HEC Paris), Olivier Galland (CNRS) et Marc Lazar (Sciences Po) ont mené, à l’automne 2024, une enquête de terrain auprès de 6 000 jeunes,
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