Construire un retour au travail adapté et durable après un cancer

Si les nouveaux cas de cancers ne cessent d’augmenter en France, le nombre de décès qu’ils occasionnent baisse d’année en année. De ce fait, reprendre sa vie active après avoir été traité pour un cancer devient le quotidien d’un grand nombre d’actifs français. Malgré une nouvelle fragilité, reprendre son travail après avoir combattu la maladie est essentiel à « la vie d’après ». Comment employeurs, santé au travail et professionnels de santé se coordonnent-ils pour organiser cette reprise de façon optimale ?

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Le rôle primordial de l’emploi dans le traitement d’un cancer

Grâce aux multiples progrès médicaux de ces dernières décennies, la vie après un cancer n’est plus seulement un espoir fou, mais bien une réalité pour 3,8 millions de Français ayant eu un cancer au cours de leur existence. Ce progrès s’accompagne également des effets positifs des nombreuses campagnes de prévention en santé publique, qui ont permis une meilleure sensibilisation aux facteurs de risque, un dépistage plus précoce et une amélioration significative du pronostic pour de nombreux patients. Cependant 5 ans après le diagnostic, selon une publication de 2018 de l’Institut national du cancer, le taux d’emploi des salariés atteints baisse de 87,3 % à 75,9 % et le taux de chômage augmente de 7,3 % à 9,5 %.

De nombreuses études françaises abondent ces 20 dernières en France pour souligner l’importance cruciale du maintien dans l’emploi des actifs atteints de cancers. Par ailleurs l’HAS publiait en 2019 une recommandation clinique sur ce sujet basée sur « la corrélation positive entre l’espérance de vie en santé 5 ans après un cancer (ou une maladie chronique évolutive) et le fait de travailler. »

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