Pour suivre leur santé, les salariés bénéficient, dès leur embauche et tout au long de leur carrière, de visites médicales ou d’entretiens infirmiers. La périodicité du suivi individuel est définie par le médecin du travail en fonction de l’état de santé et de l’âge du salarié, de l’exposition aux risques professionnels à son poste de travail. Un dispositif qui permet de coller au plus près de la réalité de chacun.
Si depuis 2002 et l’arrivée progressive de compétences pluridisciplinaires, puis la création d’équipes de prévention dans les services, l’action en milieu de travail a pris sa part dans le dispositif, le suivi de la santé individuelle des travailleurs reste essentiel en santé au travail. Loin d’être laissé de côté, ce principe fondateur de la santé au travail a été renforcé par les dernières évolutions réglementaires. De nouveaux rendez-vous sont apparus, pour maintenir le lien avec un salarié en arrêt de travail ou pour mieux suivre ses expositions à des risques professionnels à l’approche de sa fin de carrière.
Au fil des décennies, le nombre de médecins du travail formés par les universités françaises a beaucoup diminué, provoquant une baisse inéluctable du temps médical disponible pour cette spécialité tournée vers la prévention. Pour contrer cette évolution, la Loi a adapté les conditions d’accès des salariés au suivi individuel de santé au travail en augmentant progressivement la périodicité des rendez-vous.
Depuis 2017 et la Loi travail, cette périodicité n’est pas de cinq ans entre deux visites, mais jusqu’à cinq ans.
La nuance est de taille : elle porte l’idée que cette périodicité est
décidée par le médecin du travail qui suit le salarié, en tenant compte de la réalité de son exposition à des risques sur son poste de travail, de son état de santé, de son âge.
Ainsi, à poste égal par exemple, un salarié souffrant d’un mal de dos chronique sera revu plus souvent qu’un autre ne présentant aucun problème de ce type. Tous deux en bonne santé, le salarié exposé à un risque réel sera aussi vu plus souvent.
Une évidence ? Oui, une manière d’adapter les moyens disponibles pour les concentrer sur ceux qui en ont le plus besoin.
Employeurs et salariés, sachez-le !
Si ça ne va pas… ne restez pas seuls, demandez une visite occasionnelle,
rendez-vous à la demande pour rencontrer un médecin du travail. Anonymat garanti !
L’objectif : s’assurer que le poste que prend un travailleur ne va pas porter atteinte à sa santé et qu’il n’est pas atteint d’une affection dangereuse pour les autres ; informer le salarié sur les risques auxquels l’expose son poste de travail ; mettre en place le suivi médical nécessaire ; sensibiliser sur les moyens de prévention à mettre en œuvre.
Selon des modalités distinctes en fonction des risques du poste.
L’objectif : tout au long de la carrière du travailleur et selon une fréquence qui diffère en fonction des risques auxquels l’expose son poste de travail ou sa santé individuelle, faire le point sur l’évolution de son état de santé.
Réalisés par un professionnel de santé, ces rendez-vous doivent être demandés par l’employeur.
À tout moment, en cas de situation difficile, le travailleur et son employeur peuvent solliciter une visite auprès du médecin du travail qui suit l’entreprise.
Si elle est à l’initiative de l’employeur, la visite à la demande doit être motivée auprès du médecin et le salarié doit être informé de son objet. Le salarié peut demander une visite pour lui sans nécessité d’en informer son employeur.
L’objectif : permettre un contact entre le salarié et l’employeur pendant l’arrêt de travail pour anticiper les suites ; informer des mesures d’accompagnement mobilisables ; préparer le retour du salarié
dans l’entreprise ou son éventuel reclassement.
Facultatif, le rendez- vous de liaison est organisé à l’initiative de l’employeur ou du salarié et toujours avec son accord.
L’objectif : anticiper les conditions qui faciliteront un retour au poste ou un éventuel reclassement selon l’état de santé du travailleur ; favoriser le maintien en emploi et éviter la désinsertion professionnelle ; préconiser
le plus tôt possible les aménagements de poste, un reclassement ou des formations.
À l’initiative du travailleur, du médecin traitant, du médecin du travail…
L’objectif : vérifier, après un arrêt de travail et dans certaines conditions, que la reprise au poste ne présente pas de risque pour la santé du travailleur ou celle de ses collègues ; s’assurer que le poste de travail repris est compatible avec son état de santé ; préconiser l’adaptation du poste ou le reclassement si nécessaire.
Un examen médical à l’initiative de l’employeur.
»
L’objectif : faire bénéficier le travailleur, autour de ses 45 ans, d’un temps d’échange personnalisé avec un professionnel de la santé au travail sur son état de santé et son poste de travail, afin de favoriser la poursuite de sa carrière professionnelle en bonne santé.
Une visite que l’employeur doit demander pour son salarié.
L’objectif : tracer les expositions passées d‘un salarié à des risques particuliers quand elles cessent (changement de poste, départ de l’entreprise ou départ à la retraite) mais qu’elles peuvent avoir des conséquences futures sur sa santé ; mettre en place un suivi adapté de sa santé.
Une visite que l’employeur doit demander pour son salarié.