Santé mentale chez les cadres et les managers : un malaise qui s’amplifie

Pour la première fois, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) dévoile un rapport chiffré sur la santé mentale des cadres et des managers. Entre surcharge de travail, hyperconnexion et manque de soutien managérial, les signaux d’alerte se multiplient, tandis que les entreprises peinent encore à prendre la mesure du problème.

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Les managers en première ligne face au mal-être des équipes

Près de sept managers sur dix déclarent être confrontés à des situations de mal-être au sein de leurs équipes, se traduisant par du stress, des tensions émotionnelles ou des arrêts de travail. Face à l’absence de dispositifs concrets de la part de leur direction, beaucoup tentent de gérer la situation avec les moyens du bord : adapter les charges, assouplir les délais ou adopter une écoute plus attentive. Mais ces initiatives restent limitées, faute de temps ou de marge de manœuvre. Par ailleurs, la détection des signaux de détresse demeure difficile. En effet, 65 % des managers peinent à repérer les difficultés de leurs collaborateurs et se sentent mal préparés pour y répondre, d’autant que nombre d’entre eux sont eux-mêmes fragilisés psychologiquement.

La vulnérabilité, un tabou persistant chez les cadres

L’étude met en lumière une difficulté majeure : pour de nombreux cadres, admettre leur fragilité reste incompatible avec leur rôle. Par peur d’être perçus comme moins performants ou de freiner leur carrière, beaucoup préfèrent taire leur mal-être. Cette culture du silence s’ajoute à la conviction, largement partagée chez les managers, que la pression et le stress font partie intégrante de leurs responsabilités. Pour inverser la tendance, l’Apec recommande de mieux évaluer la charge de travail et de favoriser un climat où la parole peut se libérer sans crainte de jugement.

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