Que pensent vraiment les salariés de leurs conditions de travail ?

La qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) est un enjeu clé pour renforcer l’engagement et l’attractivité des employeurs. Une enquête réalisée par Odoxa* a été menée pour le compte du premier baromètre de l’Observatoire de la qualité de vie au travail. L’étude appelle à intensifier les efforts sur deux priorités : améliorer la santé des salariés et reconnaître leur travail pour limiter désengagement et turnover. Former les managers et généraliser des approches proactives s’avèrent essentiels pour répondre aux attentes et garantir le bien-être de tous.

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Perception de la QVCT en entreprise

Bien que 67 % des salariés français se déclarent globalement satisfaits de la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) dans leur entreprise, près de la moitié (49 %) ressent une dégradation de celle-ci, selon une enquête Odoxa pour le baromètre de l’Observatoire de la qualité de vie au travail.

La QVCT est perçue comme une priorité importante pour 92 % des salariés, et « très importante » pour 45 %, avec une sensibilité accrue chez les femmes et les employés des grandes entreprises. Cependant, seuls 13 % se disent très satisfaits, et les disparités sont notables. Les seniors, les femmes, et les salariés des grandes organisations (plus de 5 000 employés) se montrent plus critiques, 60 % des employés des grandes entreprises constatant une régression, contre 31 % dans les très petites entreprises. Les agents publics et les 50-64 ans partagent également ce sentiment.

Engagement des entreprises : un levier clé pour le bien-être des salariés

Les entreprises sont encore perçues comme insuffisamment engagées dans l’amélioration des conditions de travail. Seuls 6 salariés sur 10 estiment que leur bien-être est réellement pris en compte. Par ailleurs, 54 % des salariés jugent leur employeur à l’écoute de leurs attentes et besoins, et une même proportion observe des actions concrètes mises en œuvre.

Cependant, les efforts portent leurs fruits lorsqu’ils sont engagés :

  • 75 % des salariés concernés constatent une amélioration de leur qualité de vie et de leurs conditions de travail.
  • 87 % des salariés bénéficiant de mesures dédiées à la QVCT se déclarent satisfaits (+45 points par rapport aux entreprises inactives).
  • Parmi ceux qui perçoivent leur entreprise comme attentive à leurs attentes et besoins, 89 % se disent satisfaits de leurs conditions de travail (+48 points par rapport aux entreprises non attentives).

Santé physique et mentale des salariés

Selon l’enquête, 72 % des employés ressentent du stress ou de l’épuisement professionnel, dont 25 % fréquemment, tandis que 69 % souffrent de problèmes physiques liés à des maladies professionnelles ou à la sédentarité. Alors que seulement 38 % des employeurs agissent pour améliorer ces aspects. Là où des initiatives de QVCT sont mises en œuvre, la satisfaction des salariés grimpe à 85 % contre 55 % dans les entreprises inactives.

Management et reconnaissance : des attentes encore insatisfaites

Bien que globalement positifs, les avis sur l’organisation du travail et le management révèlent des tensions. Les salariés saluent l’autonomie laissée (74 %), le respect du droit à la déconnexion (69 %) et la gestion de la charge de travail (64 %). Cependant, seuls 55 % sont satisfaits de la transparence et de la communication, et 53 % jugent que leur travail est reconnu à sa juste valeur. Ces lacunes sont particulièrement prononcées dans les grandes entreprises, où le taux de satisfaction est 16 points inférieurs à celui des petites structures.

Selon Jérôme Ballarin, président de l’Observatoire de la qualité de vie au travail : « pour répondre aux défis actuels, les employeurs doivent intensifier leurs efforts. Renforcer la santé physique et mentale, et mieux reconnaître le travail accompli sont des leviers clés contre le désengagement et le turnover. »

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